mercredi 12 décembre 2012

Le coq à roi


LE COQ À ROI

FICHE TECHNIQUE DU COMMISSARIAT

Nom : Pécresse
Prénom : Nadine
Nationalité : Française
Sexe : Féminin
Âge : 43
Situation de famille : Mariée
Profession : Pâtissière
Loisirs : poésie, musique, se promener , restauration de meubles, peinture

Type de mort : noyade, suicide?
Date de découverte du corps : 19 octobre 2012
Heure : 14h30
Lieu : canal entre Majorque et Minorque
Objets retrouvés sur la victime : une lettre illisible dans une enveloppe pliée, une bague avec une inscription à l’intérieur, une clé USB en forme de clé, une clé autour du cou, un inhalateur de Ventoline
Pistes :
-       elle a le crâne rasé et il lui manque un morceau de peau sur l’occiput,
-       elle a le nez rongé,
-       elle porte la chaussure du pied droit au pied gauche et inversement
-       elle avait un billet de retour pour l’Algérie
Observations :
Elle a loué une voiture qui n’a pas été rendue au loueur.
Elle a visité la pâtisserie Can Segura à Muro.

Journal de bord du Petit Llaüt, le 19 octobre 2012
Cet après-midi, vers deux heures et demie, alors qu'on r’montait les filets, on a vu une ombre dans l'eau. Nous étions tous étonnés et avons décidé de nous approcher, mais personne n'imaginait ce qui nous attendait, le corps d'une belle femme noire flottant dans la mer.
On l'a r'montée dans le bateau. Puis on a appelé les flics qui, en à peine dix minutes se sont pointés avec leur canot de sauvetage. Après avoir enregistré les coordonnées où on avait trouvé le cadavre avec le GPS, on est r'tourné au port escortés par le canot et ils nous ont interrogés un à un pour voir si quelqu'un avait une relation avec la défunte.
À chaque fois que j'pense à elle, un frisson me parcourt le corps. Elle avait le crâne rasé. La pauv’, elle avait été bien amochée, un bout d’nez et un bout d’peau sur la tête en moins. J'suis tombé amoureux de c'tte femme-là, détruite, fragile et délicate.

(écrit par Libertad Muñoz)

Commissaire Pujol.
J’étais en train de boire mon café quand le téléphone a sonné. C’était un gars qui disait avoir repêché une femme au milieu du canal de Minorque juste en face du Cap Formentor. J’ai laissé ma tasse sur la table entre les dossiers et j’ai foncé jusqu’au port pour rencontrer les pêcheurs.
En arrivant je les ai vus tout de suite. Ils étaient sous le choc et ils n’arrivaient pas à articuler un mot. Le plus jeune d’entre eux m’a expliqué en pleurs où ils l’avaient retrouvée. Le corps s’était enroulé dans les filets et quand ils l’ont remonté sur le bateau plusieurs choses sont tombées par terre, une clé USB et un portable noir. Chose étrange, ses chaussures n’étaient pas enfilées au bon pied. J’ai demandé aux pêcheurs si c’étaient eux, par mégarde, qui les avaient échangées. Non, elle était comme ça quand ils l’ont hissée à bord. Pas de papiers d’identité mais une enveloppe pliée.

(écrit par Óscar Eugenio)

On arrive sur le quai.
Le commissaire Pujol, un quinqua chauve et célibataire, déjà depuis quelques années à la tête du commissariat de Police Judiciaire et Maritime du Port d’Alcúdia, connu et respecté de tous, après avoir interrogé le plus jeune des pêcheurs, traversa la foule qui avait envahi le quai d’où on voyait le Petit Llaüt sur son corps mort.
La foule, qui se pressait le long de la ligne policière, murmurait de plus en plus fort ; il pouvait même entendre quelques exclamations : «Un autre suicide!», «C’est toujours la même histoire ! Ces gosses de riches, de plus en plus chargés, se foutent en l’air du haut des falaises du Nord de Majorque !
La police scientifique examinait soigneusement le cadavre ; c’était une femme noire d’une quarantaine d’années, au crâne rasé, toute habillée, très belle encore malgré l’effet de l’eau de mer sur son corps. Il put constater qu’il lui manquait un morceau de peau sur l’occiput et avait le nez assez rongé.

 (écrit par Tòfol Soler)

QUI EST NP ?
La journée avait été longue : trois heures pour que le juge fasse la levée du corps puis on avait amené le cadavre jusqu’à l’institut médico-légal où il avait fallu attendre deux heures pour parler avec le médecin légiste.
Le rapport de l’autopsie était clair. Un traumatisme crânien au niveau de l’occiput avait causé la mort de la victime environ 48 heures auparavant. Aucun signe de noyade, ça voulait dire qu’elle était déjà morte quand quelqu’un avait jeté son corps à la mer. Et le rapport constatait aussi que le traumatisme avait été causé par un objet très pointu et fin.
En ce moment une question me trottait dans la tête : quel nom se cachait derrière les lettres NP gravées sur le portable ?

(Écrit par Óscar Eugenio)

L’autopsie de la femme aux clés
- Commissaire Pujol, vous avez un moment ? Il y a quelques points étranges dans le rapport d’autopsie.
- D’accord, mais analysons d’abord les objets retrouvés sur elle.
- On a donc le portable, un inhalateur de Ventoline, une lettre illisible dans une enveloppe pliée, une clé de la marque Fichet Bauche avec le chiffre 213 qu’elle avait autour du cou et une clé USB en forme de clé.
- Bizarre,  se suicider avec autant de clés ? Pourquoi pas s’attacher une pierre autour du cou !!!
- Autre point : sous ses ongles, le médecin a trouvé un ADN différent du sien et de la farine.
- Très étrange. Peut-être venait-elle de cuisiner?
- Oui. De plus, à la main droite elle avait une bague avec une inscription à l’intérieur (Nadine + Laurent).
- Pour moi,  le suicide est totalement à écarter. Vu ses blessures et les causes de sa mort, elle aura été victime d’un accident ou d’un assassinat. Nadine doit être son prénom, le N du portable. Et le P, son nom, mais lequel ?
- Et Laurent ? Son mari, son amant, un ex ?

(écrit par Maria Antònia Mateu)

Merde, merde et remerde
Maintenant, tous ses espoirs reposaient sur la clé USB. Y trouverait-il des informations importantes ? Serait-elle en bon état après un séjour prolongé dans l’eau de mer ? Le commissaire connecta la clé. Elle s’ouvrit, elle contenait un seul fichier, avec le nom « NP ». Il cliqua mais « Malheur !, rien, l’eau a tout abimé !!! » Il reporta son attention sur la lettre et la sortit délicatement de son enveloppe, « Merde ! l’encre est tout effacée » Peut-être le labo pourrait-t-il en reconstituer le message !
La jeune inspectrice Joana s’était approchée sans rien dire et maintenant elle essayait d’expliquer au commissaire. « Ce fichier n’est pas abimé, il est codé !
Pourquoi Nadine avait-elle un fichier codé? Quel était le mot de passe pour l’ouvrir ? Pujol commença à passer en revue tous les objets de la défunte qui se trouvaient sur sa table. Peut-être était-il là, sous ses yeux…

Ecrit par Maria Magdalena Payeras

Dring, dring…
-Commissaire Pujol à l’appareil!
-Bonjour, Commissaire. Nous avons les résultats de la reconstitution de la lettre.
-Bien. Et qu’est-ce qu’il dit ce papier mouillé?
-Désolé, mais on a seulement récupéré 10% du texte.
-D’accord ! Ça peut nous aider. C’est mieux que rien!
-La lettre, jamais envoyée, était pour Laurent Pécresse, 40, rue Slamani à Alger.
Du contenu du texte on a sauvé: “Cher Laurent (morceau illisible) j’ai peur (illisible) pièce authentique (illisible) table japonaise (illisible) poème (illisible) la pâtisserie à Muro (illisible) qu’ils sachent (illisible) Nadine.
-Très intéressant! Merci beaucoup.
Dring, dring…
-Allô!
-Allô. Joana?
-Oui, c’est moi!
-Nous avons quelque chose : Laurent Pécresse, 40, rue Slamani à Alger. Tu t’en occupes?
-Oui, attendez.
-…
-Commissaire ? J’ai trouvé son téléphone: 21 92 28 34.
-Et le préfixe pour l’Algérie?
-213.
-213 ? J’ai vu ce numéro quelque part…
-Oui… sur la clé !
-Oui !  Alors le mot de passe pour le fichier codé…

(Écrit par Anna Vallespir)

Quelle ironie!!!.....
Qu’un loisir tranquille et pas dangereux comme la restauration de meubles puissent conduire à la mort !!!
Au moment où il m’avait apporté cette petite table japonaise à restaurer et que j’avais trouvé le document caché à l’intérieur je l’avais su. J’ai eu le temps pour mettre mes affaires en ordre et aussi pour laisser de petites indications comme mon sac à main sans rien de valeur, apparemment, abandonné dans le taxi  après ma visite au pâtissier de Muro.
J’espère que la police trouvera toutes ces pièces du puzzle qui, séparément, n’ont pas beaucoup de sens ; si un jour, quelqu’un arrive à les assembler, il aura la raison pour laquelle je ne sortirai pas vivante de ce bateau et il saura aussi le nom de mes assassins.

(écrit par Celia Pascual)

LAMAS, LORENÇO LAMAS
- Vos nom et prénom, s’il vous plaît.
-  Lorenço Lamas, ma jolie…et toi, comment tu t’appelles ?
- (Joana, furieuse) Monsieur !!!  Que voulez-vous ?
- Je tiens un comptoir de location de voitures. Il y a quelques jours j’ai loué une mini à une touriste…
- Une «mini»?
- Oui, ce petit bolide années 70 qui plaît tant aux femmes. Je peux t’en montrer une quand tu veux, ma petite…
- Et alors ?
- Elle ne l’a pas encore rendu…voici le contrat ! C’est une Française noire et très belle…comme toi !
- Soyez sérieux, s’il vous plaît ! Et c’est tout ?
- Bon, ensuite  elle est partie si vite qu’elle a oublié ce billet d’avion. Mais avant, elle m’a demandé où trouver la pâtisserie Can Segura de Muro. Elle m’a dit qu’elle était pâtissière ! Elle semblait très nerveuse. Je suis sûr qu’elle avait besoin d’un homme comme moi…

(écrit par José Manuel Busquets)

LP
Fatigué, nerveux, agité... Ça ne pouvait pas continuer. Il devait faire quelque chose. Mais, quoi ?
Laurent Pécresse venait encore d’appeler sa femme, mais personne ne répondait : il y avait déjà deux jours qu’il ne savait rien de Nadine.
Dans son coffre-fort un document très important : un poème autographe de Paul Valéry, une pièce très convoitée par les collectionneurs.
Il venait d’écouter pour la énième fois le répondeur de la maison : quelqu’un qui proférait des menaces de mort. Il savait que sa femme avait peur depuis qu’elle avait trouvé ce précieux papier dans la petite table japonaise.
D’ailleurs il ne savait pas comment avoir des nouvelles de sa femme. Elle devait rentrer ce matin même, mais elle n’était pas arrivée.
Il fallait parler avec la police !

(écrit par Antònia Gari)

La communication ne passe plus
- Joana, je veux appeler ce Laurent Pécresse en Algérie, ce doit être son mari si j´en crois l´inscription dans la bague de la victime. Redonnez-moi le numéro de téléphone.
- Bonjour, je suis le commissaire Pujol, de la police d´Alcúdia, sur l’île de Majorque. Je vous appelle pour vous demander si vous connaissez……
- Ah ! Commissaire, ma femme est à Majorque, elle devait rentrer ce matin et son téléphone portable ne répond pas. Rassurez-moi, il ne lui est rien arrivé ?
- Calmez-vous, mais il serait bien que vous veniez rapidement, car votre aide nous serait très utile…
- Oui, mais… je veux savoir. Elle est blessée ma femme ?
- Venez rapidement, ah !, la communication est mauvaise, je ne vous entends plus, venez au commissariat d´Alcúdia.
Alors qu´il prépare sa valise, le téléphone sonne à nouveau. Il sursaute, est-ce encore ce commissaire ?
- Allô ?
- Laurent, c´est moi, il faut que tu viennes.

(écrit par Faustina Donoso)

L’autre
- Allô ! Magalie ? Tu es folle de m'appeler ici. De toute façon il faut que j’aille rejoindre immédiatement Nadine. Quelque chose s’est passé et je n'arrive pas à lui parler depuis deux jours. Un commissaire de police majorquin vient de m’appeler et...
- Je sais...
- Mais tu sais quoi ?
- On doit se voir, nous ne pouvons pas parler au téléphone. Je te rejoins à l’aéroport.
Une heure après, dans un bar de l'aéroport, Laurent attend, très agité.
- Laurent, j'ai des collègues à Majorque et ils m'ont appelée à propos d'une affaire bizarre qui a eu lieu, une femme noire a été retrouvée en mer, son crâne était rasé et ses chaussures n’étaient pas au bon pied.
-Mon dieu ! Ça veut dire...
- Oui, permettre à Nadine de restaurer la table de mon père a été une grave erreur et ça lui a été fatal. On parle du groupe de trafiquants d’œuvres d’art le plus menaçant d’Europe ! Ils ne s'arrêteront jamais. Fais attention à toi !

(écrit par Xisca Pérez)

Allons-y au bluff
Je venais de revoir certaines pièces du dossier : des bribes de lettre sur un papier mouillé, un fichier impossible à déchiffrer...  Comment tirer les choses au clair ? Il ne nous restait plus qu’à bluffer. En fin de compte, ce mec n'avait pas l'air d'avoir inventé le fil à couper le beurre.
- Bonsoir, monsieur Pécresse. Vous excuserez ma brusquerie, mais nous savons tout à propos du poème et de la table japonaise.
- Alors vous n'avez pas besoin de moi ! Vous en savez bien assez ! C'est clair que le clan de Sète est derrière tout ça : la tête rasée et les chaussures inversées l'indiquent !
- Et comment connaissez-vous ces détails ? Joana, vous lui en avez parlé ?
- Non, Commissaire.
- Bon, monsieur Pécresse. Qui vous a donné ces informations ?
- Une amie qui a des collègues à Majorque me l’a dit...
- Ce matin on a trouvé la voiture louée par votre femme, à Muro. Il faut que vous m'y accompagniez.
- Là où Paul Valéry a écrit le poème-recette, n'est-ce pas ?!

(écrit par Toni Picornell)

La déposition du pâtissier
Alcúdia, le 23 octobre 2012
Au commissariat de police d’Alcúdia, en présence du Commissaire Vicent Pujol, l’officier Joana Ques prend déclaration au témoin Martí Segura.
Le déclarant dit avoir reçu la victime la veille de son décès dans son laboratoire de pâtisserie. Elle lui a montré un poème qui fait référence à une recette ancienne d’un gâteau d’origine juive qui aurait été cuisiné secrètement par la famille majorquine Segura pendant des siècles. Dans cette recette, Martí Segura a reconnu la spécialité de leur pâtisserie, le cocarroi sans saindoux. La victime, qui lui a déclaré être pâtissière elle aussi, lui a exprimé son désir de « mettre la main à la pâte » pour élaborer un de ces gâteaux avec lui. Ils en ont donc élaboré et cuit une douzaine. Alors qu’ils les sortaient du four, la victime a reçu un appel sur son portable, appel qui l’a mise dans un état de grande agitation. Elle répétait Magali, prénom qu’il a bien reconnu car c’est le même que celui de sa cousine française de Sète.  Ensuite, après l’avoir remercié, la victime est partie en taxi.

(écrit par le groupe d’Avançat 2)

Bonjour ma cousine
-       Commissaire, je ne sais pas si c’est important, mais l’amie dont je vous ai parlée s’appelle Magalie, Magalie Ségura.
-       Et cette amie, vous la connaissez bien ?
-       Oui, la table japonaise que ma femme a restaurée et où elle a trouvé le poème lui appartient.
-       Et quels sont vos rapports avec cette personne ?
-       Je fais souvent de la voile avec elle sur son bateau et autant que je vous le dise tout de suite car vous allez le découvrir, elle est ma maîtresse depuis deux ans et ma femme n’était pas au courant. D’ailleurs, Magalie me menace de tout lui dire si je ne veux pas divorcer.
-       Joana, mettez-moi en contact avec la capitainerie du port de Sète.
-       Monsieur Pécresse, pourriez-vous me donner le numéro du portable de votre maîtresse ?

(écrit par le groupe d’Avançat 2)

Sauvetage
Nadine sortit à toute vitesse de la pâtisserie et prit sa voiture. Pendant tout le trajet, des morceaux de la conversation téléphonique qu’elle venait de recevoir se mélangeaient dans sa tête et lui provoquaient une angoisse indescriptible.

-(…) Je sais que vous avez reçu des menaces de mort (…) des trafiquants dangereux (…) abandonner l’ile (…) je peux vous aider (…)

Une demi-heure plus tard, elle arriva sur le quai numéro 12 du Port d’Alcúdia, là où une femme du nom de Magalie lui avait donné rendez-vous, et elle s’approcha du bateau, un grand voilier bleu. De l’autre coté de la passerelle, une belle femme avec un sourire inquiétant l’attendait…

(écrit par Maria Antònia Ramis)

FIN

Le marathon contre le cancer

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