LE COQ À ROI
FICHE TECHNIQUE DU COMMISSARIAT
Nom : Pécresse
Prénom : Nadine
Nationalité : Française
Sexe : Féminin
Âge : 43
Situation de famille : Mariée
Profession : Pâtissière
Loisirs : poésie, musique, se promener , restauration de meubles, peinture
Âge : 43
Situation de famille : Mariée
Profession : Pâtissière
Loisirs : poésie, musique, se promener , restauration de meubles, peinture
Type de mort : noyade,
suicide?
Date
de découverte du corps : 19
octobre 2012
Heure : 14h30
Lieu : canal entre Majorque et Minorque
Objets retrouvés sur la victime : une lettre illisible dans une enveloppe pliée, une bague avec une inscription à l’intérieur, une clé USB en forme de clé, une clé autour du cou, un inhalateur de Ventoline
Pistes :
Heure : 14h30
Lieu : canal entre Majorque et Minorque
Objets retrouvés sur la victime : une lettre illisible dans une enveloppe pliée, une bague avec une inscription à l’intérieur, une clé USB en forme de clé, une clé autour du cou, un inhalateur de Ventoline
Pistes :
-
elle a le crâne rasé et il lui manque un morceau
de peau sur l’occiput,
-
elle a le nez rongé,
-
elle porte la chaussure du pied droit au pied
gauche et inversement
-
elle avait un billet de retour pour l’Algérie
Observations :
Elle a loué une voiture qui n’a pas été rendue au
loueur.
Elle a visité la pâtisserie Can Segura à Muro.
Journal de bord du Petit Llaüt, le 19 octobre 2012
Cet
après-midi, vers deux heures et demie, alors qu'on r’montait les filets, on a
vu une ombre dans l'eau. Nous étions tous étonnés et avons décidé de nous
approcher, mais personne n'imaginait ce qui nous attendait, le corps d'une
belle femme noire flottant dans la mer.
On l'a r'montée dans le bateau. Puis on a appelé les flics qui, en à peine
dix minutes se sont pointés avec leur canot de sauvetage. Après avoir
enregistré les coordonnées où on avait trouvé le cadavre avec le GPS, on est
r'tourné au port escortés par le canot et ils nous ont interrogés un à un pour
voir si quelqu'un avait une relation avec la défunte.
À chaque
fois que j'pense à elle, un frisson me parcourt le corps. Elle avait le crâne
rasé. La pauv’, elle avait été bien amochée, un bout d’nez et un bout d’peau
sur la tête en moins. J'suis tombé amoureux de c'tte femme-là, détruite,
fragile et délicate.
(écrit par Libertad Muñoz)
Commissaire
Pujol.
J’étais
en train de boire mon café quand le téléphone a sonné. C’était un gars qui
disait avoir repêché une femme au milieu du canal de Minorque juste en face du
Cap Formentor. J’ai laissé ma tasse sur la table entre les dossiers et j’ai
foncé jusqu’au port pour rencontrer les pêcheurs.
En
arrivant je les ai vus tout de suite. Ils étaient sous le choc et ils
n’arrivaient pas à articuler un mot. Le plus jeune d’entre eux m’a expliqué en
pleurs où ils l’avaient retrouvée. Le corps s’était enroulé dans les filets et
quand ils l’ont remonté sur le bateau plusieurs choses sont tombées par terre,
une clé USB et un portable noir. Chose étrange, ses chaussures n’étaient pas
enfilées au bon pied. J’ai demandé aux pêcheurs si c’étaient eux, par mégarde,
qui les avaient échangées. Non, elle était comme ça quand ils l’ont hissée à
bord. Pas de papiers d’identité mais une enveloppe pliée.
(écrit par Óscar Eugenio)
On arrive sur le quai.
Le commissaire
Pujol, un quinqua chauve et célibataire, déjà depuis quelques années à la tête
du commissariat de Police Judiciaire et Maritime du Port d’Alcúdia, connu et
respecté de tous, après avoir interrogé le plus jeune des pêcheurs, traversa la
foule qui avait envahi le quai d’où on voyait le Petit Llaüt sur son corps mort.
La foule, qui se
pressait le long de la ligne policière, murmurait de plus en plus fort ; il
pouvait même entendre quelques exclamations : «Un autre suicide!», «C’est
toujours la même histoire ! Ces gosses de riches, de plus en plus chargés, se
foutent en l’air du haut des falaises du Nord de Majorque !
La police
scientifique examinait soigneusement le cadavre ; c’était une femme noire d’une
quarantaine d’années, au crâne rasé, toute habillée, très belle encore malgré
l’effet de l’eau de mer sur son corps. Il put constater qu’il lui manquait un
morceau de peau sur l’occiput et avait le nez assez rongé.
(écrit
par Tòfol Soler)
QUI EST NP ?
La journée avait
été longue : trois heures pour que le juge fasse la levée du corps puis on
avait amené le cadavre jusqu’à l’institut médico-légal où il avait fallu
attendre deux heures pour parler avec le médecin légiste.
Le rapport de
l’autopsie était clair. Un traumatisme crânien au niveau de l’occiput avait
causé la mort de la victime environ 48 heures auparavant. Aucun signe de
noyade, ça voulait dire qu’elle était déjà morte quand quelqu’un avait jeté son
corps à la mer. Et le rapport constatait aussi que le traumatisme avait été
causé par un objet très pointu et fin.
En ce moment une
question me trottait dans la tête : quel nom se cachait derrière les
lettres NP gravées sur le portable ?
(Écrit par Óscar Eugenio)
L’autopsie de la
femme aux clés
- Commissaire Pujol, vous avez un moment ? Il y a
quelques points étranges dans le rapport d’autopsie.
- D’accord, mais analysons d’abord les objets retrouvés
sur elle.
- On a donc le portable, un inhalateur de Ventoline, une
lettre illisible dans une enveloppe pliée, une clé de la marque Fichet Bauche avec
le chiffre 213 qu’elle avait autour du cou et une clé USB en forme de clé.
- Bizarre, se suicider avec autant de clés ?
Pourquoi pas s’attacher une pierre autour du cou !!!
- Autre point : sous ses ongles, le médecin a trouvé un
ADN différent du sien et de la farine.
- Très étrange. Peut-être venait-elle de cuisiner?
- Oui. De plus, à la main droite elle avait une bague
avec une inscription à l’intérieur (Nadine + Laurent).
- Pour moi, le suicide est totalement à écarter. Vu
ses blessures et les causes de sa mort, elle aura été victime d’un accident ou
d’un assassinat. Nadine doit être son prénom, le N du portable. Et le P,
son nom, mais lequel ?
- Et Laurent ? Son mari, son amant, un ex ?
(écrit par Maria
Antònia Mateu)
Merde, merde et
remerde
Maintenant, tous ses espoirs reposaient sur la clé USB. Y
trouverait-il des informations importantes ? Serait-elle en bon état après un
séjour prolongé dans l’eau de mer ? Le commissaire connecta la clé. Elle s’ouvrit,
elle contenait un seul fichier, avec le nom « NP ». Il cliqua mais
« Malheur !, rien, l’eau a tout abimé !!! » Il reporta son
attention sur la lettre et la sortit délicatement de son enveloppe,
« Merde ! l’encre est tout effacée » Peut-être le labo pourrait-t-il
en reconstituer le message !
La jeune inspectrice Joana s’était approchée sans rien
dire et maintenant elle essayait d’expliquer au commissaire. « Ce fichier
n’est pas abimé, il est codé !
Pourquoi Nadine avait-elle un fichier codé? Quel était le
mot de passe pour l’ouvrir ? Pujol commença à passer en revue tous les objets
de la défunte qui se trouvaient sur sa table. Peut-être était-il là, sous ses
yeux…
Ecrit par Maria
Magdalena Payeras
Dring, dring…
-Commissaire Pujol à l’appareil!
-Bonjour, Commissaire. Nous avons les résultats de la
reconstitution de la lettre.
-Bien. Et qu’est-ce qu’il dit ce papier mouillé?
-Désolé, mais on a seulement récupéré 10% du texte.
-D’accord ! Ça peut nous aider. C’est mieux que rien!
-La lettre, jamais envoyée, était pour Laurent Pécresse,
40, rue Slamani à Alger.
Du contenu du texte on a sauvé: “Cher Laurent (morceau
illisible) j’ai peur (illisible) pièce authentique (illisible) table japonaise
(illisible) poème (illisible) la pâtisserie à Muro (illisible) qu’ils sachent
(illisible) Nadine.
-Très intéressant! Merci beaucoup.
Dring, dring…
-Allô!
-Allô. Joana?
-Oui, c’est moi!
-Nous avons quelque chose : Laurent Pécresse, 40, rue
Slamani à Alger. Tu t’en occupes?
-Oui, attendez.
-…
-Commissaire ? J’ai trouvé son téléphone: 21 92 28 34.
-Et le préfixe pour l’Algérie?
-213.
-213 ? J’ai vu ce numéro quelque part…
-Oui… sur la clé !
-Oui ! Alors le
mot de passe pour le fichier codé…
(Écrit par Anna Vallespir)
Quelle
ironie!!!.....
Qu’un loisir tranquille et pas
dangereux comme la restauration de meubles puissent conduire à la mort !!!
Au moment où il m’avait apporté cette
petite table japonaise à restaurer et que j’avais trouvé le document caché à
l’intérieur je l’avais su. J’ai eu le temps pour mettre mes affaires en ordre
et aussi pour laisser de petites indications comme mon sac à main sans rien de
valeur, apparemment, abandonné dans le taxi après ma visite au pâtissier de Muro.
J’espère que la police trouvera toutes
ces pièces du puzzle qui, séparément, n’ont pas beaucoup de sens ; si un jour,
quelqu’un arrive à les assembler, il aura la raison pour laquelle je ne
sortirai pas vivante de ce bateau et il saura aussi le nom de mes assassins.
(écrit par Celia Pascual)
LAMAS, LORENÇO LAMAS
- Vos nom et prénom, s’il vous plaît.
- Lorenço Lamas, ma
jolie…et toi, comment tu t’appelles ?
- (Joana, furieuse) Monsieur !!!
Que voulez-vous ?
- Je tiens un comptoir de location de voitures. Il y a
quelques jours j’ai loué une mini à une touriste…
- Une «mini»?
- Oui, ce petit bolide années 70 qui plaît tant aux femmes.
Je peux t’en montrer une quand tu veux, ma petite…
- Et alors ?
- Elle ne l’a pas
encore rendu…voici le contrat ! C’est une Française noire et très belle…comme
toi !
- Soyez sérieux, s’il vous plaît ! Et c’est tout ?
- Bon, ensuite elle
est partie si vite qu’elle a oublié ce billet d’avion. Mais avant, elle m’a
demandé où trouver la pâtisserie Can Segura de Muro. Elle m’a dit qu’elle était
pâtissière ! Elle semblait très nerveuse. Je suis sûr qu’elle avait besoin d’un
homme comme moi…
(écrit par José Manuel Busquets)
LP
Fatigué, nerveux,
agité... Ça ne pouvait pas continuer. Il devait faire quelque chose. Mais,
quoi ?
Laurent Pécresse
venait encore d’appeler sa femme, mais personne ne répondait : il y avait déjà
deux jours qu’il ne savait rien de Nadine.
Dans son
coffre-fort un document très important : un poème autographe de Paul
Valéry, une pièce très convoitée par les collectionneurs.
Il venait
d’écouter pour la énième fois le répondeur de la maison : quelqu’un qui
proférait des menaces de mort. Il savait que sa femme avait peur depuis qu’elle
avait trouvé ce précieux papier dans la petite table japonaise.
D’ailleurs il ne
savait pas comment avoir des nouvelles de sa femme. Elle devait rentrer ce
matin même, mais elle n’était pas arrivée.
Il fallait parler
avec la police !
(écrit par Antònia Gari)
La communication ne passe plus
- Joana, je veux
appeler ce Laurent Pécresse en Algérie, ce doit être son mari si j´en crois
l´inscription dans la bague de la victime. Redonnez-moi le numéro de téléphone.
- Bonjour, je
suis le commissaire Pujol, de la police d´Alcúdia, sur l’île de Majorque. Je
vous appelle pour vous demander si vous connaissez……
- Ah ! Commissaire,
ma femme est à Majorque, elle devait rentrer ce matin et son téléphone portable
ne répond pas. Rassurez-moi, il ne lui est rien arrivé ?
- Calmez-vous,
mais il serait bien que vous veniez rapidement, car votre aide nous serait très
utile…
- Oui, mais… je
veux savoir. Elle est blessée ma femme ?
- Venez
rapidement, ah !, la communication est mauvaise, je ne vous entends plus,
venez au commissariat d´Alcúdia.
Alors qu´il prépare
sa valise, le téléphone sonne à nouveau. Il sursaute, est-ce encore ce
commissaire ?
- Allô ?
- Laurent, c´est
moi, il faut que tu viennes.
(écrit par Faustina Donoso)
L’autre
- Allô ! Magalie ? Tu es folle de m'appeler ici. De
toute façon il faut que j’aille rejoindre immédiatement Nadine. Quelque chose s’est
passé et je n'arrive pas à lui parler depuis deux jours. Un commissaire de
police majorquin vient de m’appeler et...
- Je sais...
- Mais tu sais quoi ?
- On doit se voir, nous ne pouvons pas parler au
téléphone. Je te rejoins à l’aéroport.
Une heure après, dans un bar de l'aéroport, Laurent
attend, très agité.
- Laurent, j'ai des collègues à Majorque et ils
m'ont appelée à propos d'une affaire bizarre qui a eu lieu, une femme noire a été
retrouvée en mer, son crâne était rasé et ses chaussures n’étaient pas au bon
pied.
-Mon dieu ! Ça veut dire...
- Oui, permettre à Nadine de restaurer la table de
mon père a été une grave erreur et ça lui a été fatal. On parle du groupe de
trafiquants d’œuvres d’art le plus menaçant d’Europe ! Ils ne s'arrêteront
jamais. Fais attention à toi !
(écrit par
Xisca Pérez)
Allons-y
au bluff
Je venais de
revoir certaines pièces du dossier : des bribes de lettre sur un papier
mouillé, un fichier impossible à déchiffrer...
Comment tirer les choses au clair ? Il ne nous restait plus qu’à
bluffer. En fin de compte, ce mec n'avait pas l'air d'avoir inventé le fil à
couper le beurre.
- Bonsoir, monsieur Pécresse. Vous excuserez ma
brusquerie, mais nous savons tout à propos du poème et de la table japonaise.
- Alors vous n'avez pas besoin de moi ! Vous en
savez bien assez ! C'est clair que le clan de Sète est derrière tout ça :
la tête rasée et les chaussures inversées l'indiquent !
- Et comment connaissez-vous ces détails ? Joana, vous
lui en avez parlé ?
- Non, Commissaire.
- Bon, monsieur Pécresse. Qui vous a donné ces
informations ?
- Une amie qui a des collègues à Majorque me l’a dit...
- Ce matin on a trouvé la voiture louée par votre femme,
à Muro. Il faut que vous m'y accompagniez.
- Là où Paul Valéry a écrit le poème-recette, n'est-ce
pas ?!
(écrit par Toni
Picornell)
La
déposition du pâtissier
Alcúdia, le 23 octobre
2012
Au commissariat de
police d’Alcúdia, en présence du Commissaire Vicent Pujol, l’officier Joana
Ques prend déclaration au témoin Martí Segura.
Le déclarant dit avoir
reçu la victime la veille de son décès dans son laboratoire de pâtisserie. Elle
lui a montré un poème qui fait référence à une recette ancienne d’un gâteau
d’origine juive qui aurait été cuisiné secrètement par la famille majorquine
Segura pendant des siècles. Dans cette recette, Martí Segura a reconnu la spécialité
de leur pâtisserie, le cocarroi sans
saindoux. La victime, qui lui a déclaré être pâtissière elle aussi, lui a
exprimé son désir de « mettre la main à la pâte » pour élaborer un de
ces gâteaux avec lui. Ils en ont donc élaboré et cuit une douzaine. Alors
qu’ils les sortaient du four, la victime a reçu un appel sur son portable,
appel qui l’a mise dans un état de grande agitation. Elle répétait Magali, prénom qu’il a bien reconnu car
c’est le même que celui de sa cousine française de Sète. Ensuite, après l’avoir remercié, la victime
est partie en taxi.
(écrit par le
groupe d’Avançat 2)
Bonjour
ma cousine
-
Commissaire, je ne sais pas si c’est important, mais
l’amie dont je vous ai parlée s’appelle Magalie, Magalie Ségura.
-
Et cette amie, vous la connaissez bien ?
-
Oui, la table japonaise que ma femme a restaurée et où
elle a trouvé le poème lui appartient.
-
Et quels sont vos rapports avec cette personne ?
-
Je fais souvent de la voile avec elle sur son bateau et autant
que je vous le dise tout de suite car vous allez le découvrir, elle est ma
maîtresse depuis deux ans et ma femme n’était pas au courant. D’ailleurs,
Magalie me menace de tout lui dire si je ne veux pas divorcer.
-
Joana, mettez-moi en contact avec la capitainerie du port
de Sète.
-
Monsieur Pécresse, pourriez-vous me donner le numéro du
portable de votre maîtresse ?
(écrit par le groupe d’Avançat 2)
Sauvetage
Nadine sortit à
toute vitesse de la pâtisserie et prit sa voiture. Pendant tout le trajet, des
morceaux de la conversation téléphonique qu’elle venait de recevoir se
mélangeaient dans sa tête et lui provoquaient une angoisse indescriptible.
-(…) Je sais que
vous avez reçu des menaces de mort (…) des trafiquants dangereux (…) abandonner
l’ile (…) je peux vous aider (…)
Une demi-heure
plus tard, elle arriva sur le quai numéro 12 du Port d’Alcúdia, là où une femme
du nom de Magalie lui avait donné rendez-vous, et elle s’approcha du bateau, un
grand voilier bleu. De l’autre coté de la passerelle, une belle femme avec un
sourire inquiétant l’attendait…
(écrit par Maria
Antònia Ramis)
FIN